EN TOUT, K


WADO RYU

KARATE WADO RYU JUSITSU KEMPO

 

Le Bushido (Voie du Guerrier) est à différencier du Budo (Voie des Arts Martiaux), l’utilisation des armes de guerre était le privilège des samourais depuis l’ordonnance de la confiscation des armes détenues par le peuple. Ceux-ci étudiaient conjointement à leurs pratiques armées, des méthodes à mains nues afin de poursuivre un combat en étant désarmé ou pour ne pas avoir dégainer le sabre face à un représentant du peuple, ce qui était considéré comme dégradant.

Le Ju-Jitsu (Art de la Souplesse) est une pratique de combat à main nue  reposant sur un principe de non-résistance ; méthode très complète : esquives, projections, coups, balayages, saisies et étranglements.

Des Arts de combat à mains nues d’origine chinoises se sont également répandus au Japon : les Kempo, le Karaté en est le plus célèbre.

  Dans l’archipel des Ryu-Kyu, au sud du Japon, l’île d’Okinawa passe sous domination chinoise au XV e siècle. Les occupants interdisent à la population de posséder des armes, qui développe clandestinement un Art Martial dérivé du Kempo chinois : le Tode ou « Main de Chine » introduit par des moines chinois comme en témoignent encore le nom de certains katas ( Jion-Ji est un ancien temple boudhiste) ou le nom de certaine école ( Shorin-Ryu évoque le  temple de Shaolin).

Quand les Japonais ré-investissent l’île, l’interdiction de porter des armes est maintenue et l’Art Martial pratiqué en secret sous le nom d’Okinawa-Te. Au XX e siècle,  Funakoshi Gishin introduit sur l’île principale de l’archipel nippon (Honshu) cette pratique sous l’appellation : Karaté Do (Art de la main vide) ; « Te », qui avait une double traduction, perd celle qui la rattachait à la Chine pour prendre celle qui la rattache au Japon et signifie « vide », et ainsi pouvoir prétendre à l’appartenance au Budo.

 

MAÎTRE HIRONORI.OTSUKA                                                                                          Hironori Ohtsuka naquit le 1er juin 1892 dans la préfecture d’Ibaragi. Dès l’âge de six ans, il débute la pratique du Ju-Jitsu sous la direction de son père. A treize ans, il devint l’élève de Maître Nakayama, troisième Iemoto (Maître de père en fils) de l’école Yoshin-Ryu. A dix-neuf ans il entra à l’université de Waseda.

Tout en continuant la pratique Ju-Jitsu, il commença l’étude du Kempo. A vingt-neuf ans, distinction exceptionnelle pour un homme si jeune, Hironori reçut le diplôme de Menkyo Kaiden Shihan des mains de Maître Nakayama, le consacrant ainsi son successeur à la tête du Yoshin-Ryu

Un an plus tard, le jeune Maître Ohtsuka lut un compte rendu de la visite effectuée par le prince héritier Hiro-Hito à Okinawa. Il y était mentionné que le prince avait assisté à une démonstration d’un art martial local quasi inconnu et qu’un certain Funakoshi se trouvait actuellement à Tokyo afin de faire connaître cet art aux Japonais. C’est de cette façon qu’en juillet 1922 Hironori Ohtsuka fit la connaissance de Gishin dont il devint un des disciples les plus doués

A partir de 1928, Ohtsuka commença à développer ses propres conceptions du Karaté-Do. A partir des éléments appris avec Funakoshi, Hironori Ohtsuka, y apportant des éléments empruntés au Ju-Jitsu ainsi que des méthodes d’entraînement respectant la physiologie du corps (il avait des connaissances médicales traditionnelles poussées), créa officiellement en 1934 le Wado-Ryu, premier style de karaté à être institutionnalisé par la Nippon Butokukai. Alors que la pratique de Funakoshi influença le style Shotokan aux positions ancrées et aux techniques longues.

           C’est probablement la souplesse et la mobilité du Wado-Ryu, insistant énormément sur l’esquive, qui ont permis une adaptation facile à la compétition moderne. Ce qui a entraîné un succès fulgurant de ce style, notamment dans les universités.

 Aujourd’hui 25 % des karatékas japonais pratiquent ce style et l’association internationale « Wado-Ryu Karate Do Renmei » regroupe cent-cinquante pays. Le 29 avril 1966 le vieux Maître  Ohtsuka reçut des mains de l’empereur du Japon le Kung Goto, prestigieux diplôme célébrant son grand rôle dans la popularisation du Karate Do.

 A quatre-vingt-quatre ans, il se déplaça à Paris où il sut donner une merveilleuse leçon de jeunesse. Couvert d’honneurs, Hironori Ohtsuka quitta ce monde le 29 janvier 1982, à quatre-vingt-dix ans, après une vie consacrée aux arts martiaux. 

          L’actuel grand maître du Wado-Ryu, Ohtsuka Jiro, fils d’Hironori, est né à Tokyo, le 18 Février 1934. Il découvre le Kendo (Voie du sabre) en 1943, sous la tutelle du Maître Miyata. C’est en 1949 qu’il aborde l’étude du Karaté et du Ju-Jutsu sous la direction de son père. Peu après il s’initie également au Judo. En 1981, il remplace officiellement son père à la tête de la fédération mondiale de Wado-Ryu. A la mort de son père, en 1982, il change son nom personnel et se fait appeler Ohtsuka Hironori II (ce qui est chose courante au Japon, ce changement s’effectue alors qu’un événement vient bouleversé la vie d’une personne). Il accède au titre de grand maître le 5 Août 1983.

Son fils Ohtsuka Kazutaka est déjà mentionné comme successeur.

             On peut considérer le Wado-Ryu comme un style japonais de Karaté, un style dans lequel l’influence du Ju-Jitsu émerge en permanence ; cette vision des choses ne fait pourtant pas l’unanimité. certains experts considèrent le Wado-Ryu comme un art martial à part entière dans lequel interviennent des techniques de Karaté aussi bien que des techniques de Ju-Jitsu.

 Voici maintenant la vision de Maître Ohtsuka Hironori II :

 

 « Il faut considérer le Wado-Ryu comme une école de Ju-Jutsu à laquelle ont été ajoutées des techniques du Karaté d’Okinawa et des techniques d’armes issues des écoles japonaises de sabre, Yagyu et Toda. C’est ce qui explique que le système Wado est bien plus proche des Budo japonais traditionnels que des Arts Martiaux d’Okinawa ».

 Le Wado-Ryu est un style souple, fluide dont les techniques épousent les mouvements naturels du corps. La noton d’esquive prédomine et la force de l’adversaire est utilisée, dirigée et retournée contre lui-même.

 

              Maître Ohtsuka Hironori II : « le Wado-Ryu n’est pas un sport. Le but premier consiste à mettre l’adversaire hors de combat. Voilà le Karaté originel. D’abord le Maai, la distance qui sépare les deux adversaires. Elle varie selon la taille des combattants, le fait qu’ils soient armés d’un sabre ou d’un bâton court. Cette notion de distance est fondamentale. Si vous vous trouvez suffisamment loin, l’adversaire ne pourra pas vous atteindre. Mais il existe une technique qui consiste à avancer pour arriver à bonne distance d’attaque sans que votre adversaire s’en rende compte ».

 LES GRANDS PRINCIPES TECHNIQUES DU WADO RYU

 Les styles de Karaté sont nombreux, et il est parfois bien difficile d’expliquer les différences qui distinguent ces écoles. En Karaté, la différence de styles se constate par exemple sur des interprétations et des exécutions différentes des Kata (enchaînements codifiés). Mais en fait, c’est souvent toute l’approche technique qui diffère. Cette approche découle de la façon de combattre du fondateur de l’école, et des différentes pratiques qu’il a pu intégrer au cours de la genèse de son école.

La pratique d’Hironori Ohtsuka, beaucoup plus souple et fortement influencée par sa longue pratique du Ju Jitsu et du Kempo, donna pour finir naissance à un style plus coulé s’intéressant à des techniques parfois oubliées dans les autres styles, comme les clés et les projections. Des déplacements fluides ayant une importance primordiale en Wado Ryu.

L’esquive est toujours accompagnée d’un Atemi précis au niveau d’un  Kyusho (point vital) et se conclut souvent par une technique d’amener au sol.

 Maître Hironori Ohtsuka explique : 

 « le Wado Ryu est un style de Karaté qui tire ses techniqes de base, telles que coups de pieds, coups de poings et blocages, du Karaté original. A ces dernières s’ajoutent certaines techniques comme les projections du Ju Jitsu ou le Tai Sabaki (esquive du corps) issue du Ken Jutsu qui distingue trois méthodes essentielles :                 

-   Nagasu  : aspirer comme l’eau,

-   Inasu      : laisser passer,

-   Noru       : enrouler.

        Le Wado Ryu Karaté enseigne les Kata, les Kihon de Base, le Kihon Kumite et la compétition.

 Le Wado Ryu Jû Jitsu Kempo couvre les disciplines suivantes : Kumite Kata, Ura No Kata, Nage (projections), Shime (étranglements), Idori (les techniques à genou), Tanto Tori (la pratique du couteau), Tachi Tori (la pratique du sabre), Atemi (les coups), et la self-défense…

             L’un des principes du Wado Ryu est le San-I-Tai , c’est-à-dire l’union des trois éléments que sont :

-     Ten-I             : le changement de position,

-     Ten-Tai     : le transfert du poids du corps,

 -    Ten-Gi           : l’utilisation de la technique.

 Un autre concept est qu’il ne faut pas commencer le combat par un blocage mais par une attaque. »

 

MAITRE MASAFUMI SHIOMITSU

responsable technique européen de Karate-Do Wado-Ryu.

Maître Shiomitsu, 8ème dan Hanshi de Karate-Do Wado-Ryu, possède une grande expérience dans le domaine des Arts Martiaux, il s’y est construit une réputation de combattant hors pair grâce à son mental et à sa technique forgé à l’école de Maître Ohtsuka. Grand voyageur depuis 1965, par la pratique de la méditation,  l’austérité et la rigueur de son enseignement qui lui valait le surnom « d’animal sauvage », notamment lors de son séjour à Madagascar, se sont peu à peu transformés en bonté et en paix intérieure.Que personne ne s ‘étonne, Sensei Shiomitsu arbore la ceinture blanche depuis qu’on lui a décerné le grade de 8ème dan Hanshi. « Un cycle est révolu et un autre commence » dit-il.

 Masafumi Shiomitsu ne s’inscrira qu’à l’âge de quinze ans à un cours de Karate, ce qui est considéré comme étant un peu tard au Japon pour commencer un art martial. Il progresse à grande vitesse dans la pratique du Shorin-Ryu, puis à l’université, en 1959, dans celle du Wado-Ryu, style qu’il affine encore aujourd’hui par des entraînements rigoureux.

             La natation lui renforcera ses techniques de jambes reconnues comme redoutables ; il les mettra en pratique lors des nombreuses compétitions universitaires inter-style qu’il effectuera. Des combats dans lesquels il devait adapter rapidement sa stratégie en fonction du style de l’adversaire. L’entraînement au combat et la compétition ne laisse que peu de place à l’étude des Katas durant cette période.

             En 1965, il part à Londres avec Maître Suzuki, puis s’installe en Espagne en 1969 d’où il sera renvoyé pour avoir mis KO le fils Taekwondoiste d’un responsable du gouvernement.Il se dirige en France ou il enseignera durant deux années à Paris, puis part pour Madagascar. A l’aube de la révolution, les conditions politiques empirant, Sensei Shiomitsu repartira au Japon quelques temps et s’installera à Londres, où il réside actuellement.

 

 

 

             L’image qu’il véhiculait était terrible, pour preuve, longtemps on l’appela « l’animal sauvage ». La pratique de la méditation nous permet de le découvrir différemment, celui dont on redoutait les colères s’est apaisé et est devenu le porte-parole du véritable message du Wado-ryu-Karate-Do.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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